Ambrosia...

Et s'il existait des personnes aux pouvoirs qui dévient le temps...Oui, vous connaissez X-Men, Heroes...Mais ce début d'histoire remonte à cinq ans à peu près...Et vu la section où nous nous trouvons aucune suite n'a été inventée:

Ambro était sur un quai, vide de monde, obscur en cette nuit d’été qui avait laissé fuir le soleil depuis…Combien déjà ? Elle ne s’en souvenait pas, elle ne le savait tout simplement pas, tout comme le reste. Cette gare : « Brokensoul », drôle de nom, inconnu, illusoire…un rêve peut-être. Elle en doutait.

 

Elle se leva du banc d’où tous ses souvenirs remontaient. Elle regarda alors face à elle, rien en vue, pas même une lumière lui prouvant qu’il y avait de la vie quelque part. Elle fit quelques pas jusque la porte délabrée d’un rouge suspect menant à l’intérieur de la gare. Elle tenta de l’ouvrir, poussant de son épaule le bois encore dur mais qui voyait sa peinture le fuir, sans succès.

 

Elle passa une main en signe d’angoisse dans ses cheveux bruns, lâchés, sauvages, en désordre. Ses yeux sombre scrutèrent encore une fois la nuit mais rien ne vint perturber son silence. Le quai n’était que faiblement éclairé par une ampoule incertaine qui manquait de s’éteindre à chacun de ses souffles.

 

Ambro s’approcha des rails, tendant l’oreille au cas où elle ne percevrait pas le grondement d’un train…Mais non rien.

 

Et là, une sonnerie qui la fit sursauter, juste un bip bip bip en continue accompagné d’un vrombissement qui provenait d’une des poches de son jean. Par réflexe, sa main se posa sur l’endroit approprié et elle en sortit un portable tout neuf qu’elle n’avait jamais vu auparavant. Sur l’écran couleur du téléphone était inscrit : « Browser ».

 

Par dépit, ou encore par curiosité elle décrocha. Aucun son ne sortit de sa gorge mais à l’autre bout du fil, une voix rauque lui dit :

 

« Ferme les yeux et vient à moi, tu peux le faire. »

 

Tuutuutuut…L’inconnu avait raccroché sans attendre de réponse. Ambro surprise, un peu plus angoissée, remis l’appareil dans la poche où elle l’avait trouvé. Elle ne savait pas trop comment réagir, l’endroit lui fichait la trouille et cette voix…Elle ferma un instant les yeux, mais rapidement, juste pour calmer son stress…Puis son regard se posa sur le banc où elle s’était trouvé, et ses pas la mena jusqu’à lui. Elle s’assit et ferma les yeux…

 

Vous avez déjà eu un vertige ? Vous savez, un de ceux que l’on a lorsque l’on est enfant et qu’on s’arrête après avoir tourné sur soi même des boucles et des boucles . Et bien c’est exactement ce qu’à ressenti Ambro en fermant les yeux et en se concentrant simplement sur cette voix inconnue qu’elle a entendu. Pour échapper à ce vertige qui lui semblait durer une éternité elle ouvrit soudainement les yeux.

 

Ce qu’elle vit lui parut pratiquement désastreux. Le quai abandonné avait laissé place à un immense désert où très vite elle se mit à grelotter en raison du froid. Elle était assise à même le sol, ses doigts pouvaient s’enfoncer dans le sable et le laisser glisser silencieusement. Toujours ce néant de plomb, aucun son, aucune trace de vie. Elle se leva précipitamment, se croyant de plus en plus prisonnière d’un jeu virtuel dont elle n’avait jamais entendu parler. Ses mains sur ses bras dans une étreinte personnelle, elle se mit à avancer au sein du désert, ses pas se faisant lourd en raison du sable…Elle ne voulait pas crier, non, elle ne voulait pas laisser place à l’angoisse, à la folie, elle devait se rassurer et la seule méthode qu’elle connaissait depuis son réveil sur le quai c’était de fermer les yeux…Vous savez, à l’inverse d’un cauchemar où on tente d’ouvrir les yeux, là il faut les fermer…Ce qu’elle fit.




25/07/2009
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